Bonjour,
beaucoup d'entre nous ont des ancêtres sarthois tisserand, étaminier, fabriquant de toiles, tixier etc...
J'ai retrouvé un article paru dans le journal carrefour de février 1993 sur les étamines du Mans .
En voici quelques extraits
" En 1680, Françoise d'Aubigné, veuve de l'écrivain Paul Scarron qui vécut au Mans de 1632 à 1640, future épouse de Louis XIV et qui allait devenir Madame de Maintenon, plaçait sa coquetterie et son élégance dans des robes d'étamines brune qu'elle faisait faire au Lude.
L'étamine, qui servait à nos grands-mères pour filtrer les confitures, était une étoffe de laine fine dont l'industrie fut florissante au Mans et dans la région du Maine pendant 150 ans.
C'est en 1650 que Jean Veron, serger au mans sur les bords de la Sarthe, crée une nouvelle étoffe fine à partir d'une laine pure et légère. L'étamine était née.
Appelée Véronne en hommage à son créateur, elle convenait particulièrement aux pays chauds et était prisée de gens de robes.
Le fils de Jean Veron, Guillaume permit à l'étamine de se perfectionner grâce à l'invention d'un moulin à fouler l'étoffe avant et après la teinture.
En 1692, le Mans compte 132 métiers à tisser.
Au milieu du XVIIIème siècle , 800 métiers à étamines battent dans la seule ville du Mans ssurant l'emploi à près de 6000 personnes.
Mais d'autres centres ce sont développés comme Bonnétable, Saint Calais, La Suze, Le Lude ...
Au total dans la province du Maine , 2000 métiers fabriquent chaque année près de 25000 pièces qui partent vers l'Italie ( 4000 rien que pour Naples), l'Espagne, l'Amérique du Sud , les Antilles...
La commercialisation est entre les mains d'une douzaine de négociants qui y feront leur fortune.
La route de l'étamine sera bientôt fermée.La révolution, et la dispersion du clergé, l'empire et la fermeture de certaines routesmaritimes y seront pour beaucoup.
Louis Simon célèbre étaminier du maine (1741-1820)à écrit: " j'ai vu le commencement des cotons et cottonades. Les dames les plus riches s'en paraient d'abord puis les femmes du commun, enfin les domestiques et même les pauvres".